MERELL SKY RACE DE SERRE CHEVALIER - LE TRAIL DES CERCES 2009
68 KM - 3800 +
Récit de Philippe Lanfranchi
Départ le vendredi 10 juillet 2009 à 16h30 pour le magnifique village de Chantemerle dans le 05 avec mon frère ainé, mon cœur et mon petit Kenzo.
2h30 de route plus tard, grosse frayeur, notre véhicule se met subitement à souffler, et pourtant la course n’a lieu que le dimanche ! lol. Mais rien de grave (durite du turbo fendue).
Bref nous arrivons à bon port vers 21h30.
Le samedi sera une journée détente et touristique.
Le Jour J.
Levé 3h50 du matin, dur !!!!!!!
Petit déj copieux et en route vers la ligne de départ. La température est fraiche : 6° et bien sur il fait nuit. Mon cœur est là pour me motiver : grand merci.
Un dernier bisou, je me place sur la ligne et le départ est donné à 5h00 pétante.
C’est parti pour une journée très physique.
La première difficulté :
le col du Galibier avec ses
Pour ma part, cela se passe super bien, je discute avec Cédric ( du team sogeclub) et j’encourage Marco OLMO qui nous double au 7eme km avec une régularité exemplaire (il finira : 45 eme en 8h28).
Je passe au sommet en 2h13 et nous entamons une magnifique descente de 5 km dans les alpages en direction de Valloire. Une fois la descente terminée nous atteignons le refuge de la Charmette (1738 m d’altitude). Pour l’instant physiquement RAS.
La deuxiéme difficulté : le col des Rochilles (2496 m d’altitude) en passant par le refuge des Mottets (2137m).
Toujours aussi prudent dans l’effort, cette ascension se passe super bien. J’arrive au refuge aux environs de 3h15 de course. Puis j’enchaine la montée du col des Rochilles. Là, par contre, un gros coup de moins bien : le mur ! début de crampes aux mollets et le doute s’installe… La pente est raide, des coureurs me doublent et je reste impuissant. J’essaie de m’alimenter et surtout de boire, bref : je gère.
J’arrive au sommet tant bien que mal. Ouf, quelle souffrance…
Ensuite, le bonheur : une descente de 5 km jusqu’au ravito du Chalet des Laval, le coup de fatigue est oublié et je récupère pas mal de places perdues dans cette ascension.
A ce 2ème ravito je suis 150 eme après environ 5h00 de course. Je profite de cet arrêt pour m’alimenter correctement ( fromage et gels ) et faire le plein de boissons énergétiques en prévision de la terrible et douloureuse montée à venir :
La troisième difficulté : les Beraudes (2895 m d’altitude pour 900 m de dénivelé positif sur 4 km).
La 1er partie se fait en sous bois, par contre la pente, elle avoisine les 40% : DUR !!!!!!!!
Je lève la tête et je vois les traillers en file indienne à perte de vue… (dur pour le moral). Je positive en admirant le paysage qui s’offre à moi. Cette montée n’en finie pas !
Il me faudra 1h15 pour en venir à bout. Le passage du col se fait en musique (un savoyard joue de l’accordéon). Puis on enchaine une descente très technique, mélange de pierrier et de passage neigeux ou on alterne course et marche rapide. Une fois cette péripétie terminée survient la quatrième difficulté : le col du Chardonnet (2638 m d’altitude).
La fatigue est présente mais le moral est super. Au sommet un magnifique St Bernard nous y attend : il a l’air lassé de voir tant de monde passé ! Il y a une vue à couper le souffle.
Ensuite vient une terrible descente jusqu’au ravito de Foncouverte, interminable et caillouteuse, qui me fatigue énormément et je commence à souffrir des pieds… Je suis alors à la recherche de mes accompagnateurs, en vain… ils sont tranquille au café ! lol Je m’alimente et refait le plein du camel ! beaucoup d’encouragements par les spectateurs très nombreux ici…
Enfin, la cinquième et l’ultime montée vers le col de la Buffiere (2427m d’altitude pour un dénivelé positif de 600m sur 6 km). C’est le Km 54.
Au pied de cette dernière difficulté, la pente est sévère, la marche est inévitable et physiquement ce n’est pas le top, les gels absorbés toute la journée ne font plus d’effet tellement la fatigue est présente.
Je me retrouve avec un auvergnat plus frais que moi, qui me soutient et m’aide moralement pour terminer ce dernier col (sympa le gars).
Au sommet il m’encourage pour finir les 8 derniers kilos de descente ensemble, la fatigue a disparue, mais les douleurs au niveau des 2 orteils m’empêchent des courir a vive allure. J’aperçois le village de Monetier qui me paraît si loin, là bas, tout en bas dans la vallée… Je termine au moral en 10h21 avec une émotion telle que je ne l’avais jamais vécue, partagé entre la fierté d’avoir réussi un tel challenge personnel et une telle souffrance, un combat moral de tous les instants pour en finir...
Prochain challenge la CCC le 28 août.